Sunday, April 6, 2025

Asleep or Dead - II

Ancient Greek Culture
Sleeping Maenad
early 2nd century AD
marble
(excavated in Athens)
National Archaeological Museum, Athens

Vincenzo Pacetti
The Barberini Faun
1799
terracotta
(modello for reconstruction of antique fragments)
Bode Museum, Berlin

Francesco Antonio Meloni after Marcantonio Franceschini
Cupid approaching Sleeper with Flaming Torch
ca. 1700
etching
Hamburger Kunsthalle

Frans van Mieris the Elder
Sleeping Courtesan
1669
oil on copper
Galleria degli Uffizi, Florence

Wilhelm Trübner
Dead Christ
1874
oil on canvas
Hamburger Kunsthalle

Andrea del Verrocchio
Sleeping Youth
ca. 1470-75
terracotta
(studio study-guide)
Bode Museum, Berlin

Octave Pichault
Study of Sleeper
1907
oil on canvas
Musée Sainte-Croix, Poitiers

Henri Fantin-Latour
Sleeping Nymph
ca. 1895
oil on canvas
Musée des Beaux-Arts de Reims

Nicolas Bachelier
The Entombment
ca. 1526
stone relief fragment
Musée des Augustins de Toulouse

Edward Burne-Jones
Study for painting, The Sleep of Arthur at Avalon
ca. 1881
drawing, with added watercolor and gouache
Carnegie Museum of Art, Pittsburgh

Pierre-Albert Begaud
Child sleeping between Man's Knees
ca. 1930
gouache on paper
Musée des Beaux-Arts de Bordeaux

Eugène Delacroix after Peter Paul Rubens
The Entombment
1836
oil on canvas
Joslyn Art Museum, Omaha

Domenico Maggiotto (Domenico Fedeli)
Sleeping Shepherdess
ca. 1775
oil on canvas
Hamburger Kunsthalle

Marcantonio Raimondi
Satyr discovering Sleeping Nymph
ca. 1501-1503
engraving
Kupferstichkabinett, Staatliche Museen zu Berlin

Nicolas Régnier
Sleeper awakened with a Spent Match
ca. 1617-20
oil on canvas
Musée des Beaux-Arts de Rouen

Jan Vonck
Dead Birds
ca. 1660
oil on panel
Dordrechts Museum

Et certainement que Michelet, dans le premier choc que lui causa le tableau (il a cru s'évanouir, écrit-il, et on veut bien le croire), a eu sur-le-champ la révélation dont il tirera plus tard la célèbre exégèse qui tient en douze pages. Il y vu une cène laїque, peut-être, le première cène laїque précise-t-il, celle où bravement on sacrifie encore le pain et le vin en l'absence du Christ, malgré cette absence, par-dessus cette absence, car on est devenu plus fort que cette absence; il a vu et bien vu que c'était une véritable cène, c'est-à-dire en onze hommes séparés une âme collective, et non pas une simple collection d'hommes. Et en cela il n'est pas sans raison; tout au plus peut-on lui objecter que, si Dieu est un chien, l'absence de Dieu est une chienne. Et puisque c'était une cène, il fallait bien qu'il y eût une table, et sur celle-ci les pains de quatre livres et le vin de Clamart; aussi les extrapola-t-il, table, pain et vin. Il ne fut pas gêné que les onze fussent debout, et non pas rêveusement assis comme dans les cènes classiques; au contraire, il écrit que sa cène républicaine renoue avec le repas originaire, évangélique, qui se prend le bâton à la main, debout et les reins ceints – d'une ceinture de marche ou de celle à la nation, dans l'urgence. Et la présence de Collot dans le tableau, sur les deux tableaux, ne le gêna pas davantage: au contraire elle le conforta, car parmi les convives de ce genre de repas, on a du mal à se passer de Judas, même si on peut passer du Christ, comme Les Onze le prouvent.

– Pierre Michon, from Les Onze (Verdier, 2009)